La rosace des cathédrales, dentelle de pierre, de verre et de plomb apporte la lumière au coeur de la nef et du transept. A son apogée dans les constructions gothiques du XIIIème siècle, elle trouve son origine dans la fenêtre roue romane, qui venait elle-même de l'oculus. | ![]() |
![]() |
Quelle est la raison d'être de ces grandes baies circulaires, là où des lancettes, à lumière égale, posaient moins de contraintes techniques? La cathédrale est un livre ouvert. La rose en est un chapitre essentiel. Elle offre à lire un élément majeur et incontournable du symbolisme universel. La rose est le pendant occidental du lotus oriental. Elle est le symbole de l'épanouissement et de l'accomplissement de l'âme. Au-delà de sa symbolique première, ses vitraux décrivent un cheminement qui évoque étrangement une autre imagerie. En effet, après le lotus, un autre correspondance avec l'Orient se fait jour avec le mandala bouddhique. Celui-ci, image d'un temple, peuplé dans ses étages inférieurs d'un grand nombre de déités, laisse la place centrale à un Bouddha spécifique. De même, les pétales de la rose gothique, sont peuplés par les saints de la chrétienté alors que le centre est occupé par une représention de Dieu, du Christ ou de la Vierge. A la dimension historique et religieuse, Painton Cowen ajoute une dimension psychologique lorsqu'il écrit que, "si les mandalas, selon Jung, tendent à apparaître dans les situations de conflit et d'angoisse spirituelle, les fleurs de l'architecture médiévale ont elles aussi éclos sur un terain tourmenté: fanatisme des Croisades, batailles entre foi et raison dans l'Eglise et les universités, montée des hérésies,..." Roses médiévales , Seuil, 1979 |
||
Cette fonction collective, ne fait que s'ajouter au message individuel, émotionnel et spirituel, porté par la contemplation du jeu de la lumière à travers les vitraux de la rose. |